Faire exister l’autre culture, faire découvrir l’autre expression, accepter et même protéger l’autre croyance, des vœux pieux sous d’autres cieux mais une tradition et une conviction au Maroc. L’Histoire en témoigne, le présent le confirme et l’avenir l’entérinera. Plus qu’un discours, un état d’esprit qui n’est pas à l’abri des menaces de notre époque et qu’un Musée va retranscrire dans toute sa richesse et sa pérennité, pour l’entretenir et le préserver.

Dar El Bacha, Musée des Confluences à Marrakech s’est mis à niveau pour honorer cette noble cause et véhiculer le message porté par Sa Majesté. Après 12 mois de rénovation, le somptueux palais de la ville ocre invite le public à découvrir ce nouvel espace muséal à l’architecture exceptionnelle. Une restauration et une réhabilitation programmées et réalisées par la Fondation Nationale des Musées, dans la continuité de sa stratégie de développement de l’offre Muséale qui répond à la fois à la Volonté Royale et à l’aspiration légitime de tous les marocains de voir nos régions accueillir des espaces de préservation du patrimoine et de connaissance de notre culture.

Fidèle à l’esprit du lieu et à sa vocation, la Fondation Nationale des Musées du Maroc a invité le Mucem, Musée des civilisations de l’Europe et de la Méditerranée de Marseille, à prendre part à la réouverture de ce célèbre monument  situé au cœur de la médina de Marrakech.

L’exposition itinérante «Lieux saints partagés» s’est imposée comme une évidence pour concrétiser ce partenariat entre les deux institutions et mettre en lumière une composante majeure de la culture méditerranéenne qui a rendu possible la coexistence des cultes et des religions.

D’une nécessité absolue, cet événement prend tout son sens, à l’heure où l’actualité remet en cause la cohabitation ainsi que le dialogue entre les peuples. Cette exposition revêt une importance primordiale de par sa symbolique illustrant le message de tolérance, d’acceptation et de paix.

Cet héritage est régulièrement mis en danger face aux résistances identitaires et aux tentations communautaristes. Dar El Bacha – Musée des confluences de Marrakech sera un des phares de cette doctrine méditerranéenne, profondément humaniste et résolument universelle.

Pour le Maroc, l’exposition sera adaptée en insistant sur les lieux saints partagés du pays. Le public pourra par ailleurs s’intéresser à la dimension anthropologique de certains monuments et lieux saints et découvrir des objets, œuvres d’art, photographies et vidéos provenant du Mucem mais aussi de collections marocaines.

Un lieu saint peut-il être partagé par plusieurs religions ?

Au Maroc plus qu’ailleurs et comme cela a été souligné par Sa Majesté ; nos pratiques interreligieuses de tolérance et de cohabitation l’ont démontré au travers des siècles. Sans angélisme et en toute conscience des défis de notre époque, ce message est plus que jamais d’actualité et il sera inlassablement porté par le Maroc. Le refus du rétrécissement des esprits et le rejet du conflit et de l’antagonisme comme modes de raisonnement dominants peuvent être les moteurs d’un engagement commun, constituant un bouclier impénétrable pour les idéologies destructrices et les fanatismes en tous genres.